En Guadeloupe, les “séniors font partie de la famille”
Quand elle réunit le bureau de l’AFC dont elle est présidente, Stéphanie Racon convoque souvent « un bureau élargi », c’est-à-dire qu’elle fait signe aussi aux « anciens » qui ont adhéré ou eu des responsabilités dans l’histoire de l’association : « nous sommes un bureau jeune et dynamique, mais leurs conseils me sont très précieux », explique-t-elle. Et pour les événements de l’association, elle est souvent épaulée par son mari, mais aussi par sa mère de 73 ans et par ses trois enfants. autant dire que la solidarité intergénérationnelle n’est pas un vain mot en Guadeloupe.
De nombreuses actions de solidarité à l’AFC de Saint-François
Présidente de l’AFC de Saint-François – l’une des neuf AFC de cette île des Antilles françaises – cette dynamique mère de famille, engagée « pour l’épanouissement de la famille et l’avenir de nos enfants », a spécialement à cœur de tenir compte des spécificités et de l’actualité de la Guadeloupe. « Ici, nous avons des problèmes d’eau, alors nous avons distribué des packs. Lors du passage de la tempête Fiona, nous avons collecté des denrées, en lien avec d’autres AFC dont celle de Vieux-Habitants, la plus touchée ; et, en raison de l’inflation qui met en difficulté de nombreux foyers, même quand les deux parents travaillent, nous avons instauré la distribution de paniers solidaires ».
Le vieillissement de la population est aussi une réalité en Guadeloupe
Le vieillissement de la population est aussi une réalité en Guadeloupe, d’autant que de nombreux jeunes, partis étudier en Europe ou au Canada, décident de s’y établir. Les personnes âgées font partie des bénéficiaires de ces « paniers solidaires », distribués pendant la période de Noël et celle du carême : « Il n’est jamais facile de dire qu’on est dans le besoin, remarque-t-elle, alors nous prêtons attention aux personnes qui nous entourent. Les seniors souffrent de l’isolement, nous leur rendons visite une fois par trimestre, et nous en pro- fitons pour les écouter nous confier leurs tracas ».
« Nos anciens ont tellement de traditions locales à nous enseigner »
Outre les nombreux projets qu’elle nourrit – une garderie pour les mamans qui auraient besoin d’une garde ponctuelle, des ateliers de jardinage ou de couture, pour l’instant en pause du fait de l’absence de local –, Stéphanie Racon aimerait organiser un événement qui mette la transmission à l’honneur au moment de Noël . « Nos anciens ont tellement de traditions locales à nous enseigner » : toutes les générations se réuniraient autour d’un cochon roussi, recette typique de Noël, et les personnes âgées seraient mises à contribution pour des ateliers sur les recettes ancestrales et la manière de les préparer, les contes créoles, ou encore les « Chanté Noël », grande tradition antillaise.