Quelle parole sur la mort avec nos enfants ?
« Et toi, tu vas mourir ? » « Quand est-ce qu’elle va revivre, Bonne-Maman ? » « Où part mon chat maintenant ? » La mort fait partie intégrante de l’existence et nous aurions tort de faire taire l’enfant ou d’éluder ses questions. Garder le silence pour « protéger » l’enfant est toxique, affirment les spécialistes du deuil.
Parents et éducateurs ont à lui transmettre des vérités essentielles : le caractère imprévisible de la mort quant à sa date, son lieu, le caractère définitif de la séparation, la tristesse inhérente à cet événement… Observer le cycle de la vie dans la nature est un très bon moyen d’aborder le sujet simplement. Les parents peuvent expliquer que tout vivant est appelé à mourir à la fin de sa vie.
Lorsque la mort survient dans l’entourage de l’enfant, il est important de le prévenir sans tarder avec des mots clairs et précis. Ne cachons pas notre douleur pour lui permettre d’exprimer sa propre souffrance. Les expressions « s’endormir », « partir », « X nous a quittés » sont sources de confusion et parfois génératrices d’angoisses pour l’enfant. Cela peut favoriser des traumatismes qui entraînent des répercussions sur le quotidien : phobie du sommeil, panique devant les voyages des uns et des autres, etc. Le mot précis c’est « mourir » et il est réservé à cet usage. L’enfant comprend et, avec notre soutien affectueux, va pouvoir vivre son deuil à sa façon.
Proposer à l’enfant de voir le corps du défunt, l’emmener à la célébration des funérailles sont des étapes-clés qu’il ne faudrait ni lui refuser s’il le souhaite, ni lui imposer s’il est réticent. Les rites, les gestes (dessin, baiser, bougies, fleurs, larmes…) sont des supports pour les émotions et favorisent leur expression. À son rythme, l’enfant va trouver son propre chemin de deuil.
Que devient le mort après l’enterrement ? Pour les parents chrétiens, il est important de témoigner de notre foi. Je crois en la Résurrection. Ce n’est pas un retour sur la terre, ce n’est pas un recommencement de la vie d’avant. C’est une vocation à l’Amour qui se déploie sous une forme qui nous échappe encore.
La permanence de l’amour, même pour les non-croyants, est aussi très précieuse à transmettre. L’enfant entre alors dans une sérénité qui le fortifie pour la vie. N’ayons pas de crainte à nommer nos morts régulièrement, à entretenir leur souvenir paisiblement dans le cœur de nos enfants.
Pour aller plus loin
Les AFC ont publié Le guide familial des funérailles catholiques avec une page dédiée à ce sujet.