Le glyphosate en question
Les Etats membres de l’UE ne sont pas parvenus à s’entendre vendredi 13 octobre 2023 sur la proposition de la Commission de reconduire pour dix ans l’autorisation du glyphosate. La France et l’Allemagne se sont abstenues de prendre une décision. En attendant un ultime vote en novembre, l’autorisation actuelle du glyphosate expire le 15 décembre.
Il est précisé que dans le cas d’une nouvelle absence d’avis des Etats membres en novembre, la Commission européenne pourra prendre le texte seule.
La question est que la communauté scientifique ne valide pas la dangerosité du glyphosate et conclue de leurs études qu’il n’existait pas de caractère cancérigène du produit. C’est ainsi qu’en septembre 2023, la Commission européenne a proposé de renouveler pour 10 ans l’autorisation de l’herbicide dans l’Union européenne.
Le rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments affirme ainsi que « le niveau de risque ne justifie pas l’interdiction de la substance » et considère qu’ « aucun domaine critique préoccupant n’a été identifié pour la santé humaine, les animaux et l’environnement ».
Pour éviter des distorsions de concurrence entre les pays européens, les agriculteurs français demandent à s’en tenir à ces arguments sérieux. Pour le syndicat de la coordination rurale, « supprimer le glyphosate dans l’union européenne ou en France sans se protéger immédiatement des importations en provenance de pays tiers (clause de sauvegarde) revient à favoriser l’agriculture des pays qui continuent de l’utiliser ». Et de rappeler que les pays tiers utilisent le glyphosate sur les feuillages des plantes OGM -notamment le soja et le maïs importé en France- et les cultures avant récolte, alors qu’il n’est utilisé en France que sur les mauvaises herbes.
Les positions écologistes très relayées par la presse pèsent naturellement sur la décision attendue par l’opinion publique.
Rappelons pour mémoire que le groupe allemand Bayer a acquis Monsanto en 2018, l’américain qui a lancé le glyphosate en 1974 sous la marque Roundup. C’est l’herbicide le plus vendu au monde. Malgré les polémiques ce produit est presque devenu annexe dans les comptes des géants de l’agrochimie : il ne pèserait pas plus de 3 % dans les ventes du secteur.