Courses alimentaires : sur quels critères faire reposer ses choix ?
Alors que le pouvoir d’achat est malmené, quels sont vos conseils pour consommer sainement avec un budget serré ?
Xavier Lefebre : Une première chose : acheter les produits les plus simples possible est un bon moyen de consommer bien et peu cher. Il s’agit, bien sûr, des produits bruts comme les fruits et légumes, mais ce conseil vaut aussi pour les produits transformés. comme on n’a pas forcément le temps de rester des heures dans le magasin pour vérifier la qualité nutritionnelle de chaque ingrédient, choisir le produit avec la liste d’ingrédients la plus courte est alors un moyen fiable de consommer sainement.
Deuxièmement, cuisiner en grandes quantités à base d’aliments simples des plats que l’on peut ensuite congeler et resservir pour un autre repas permet de gagner du temps et de l’argent. Enfin, la viande pèse lourd dans le budget alimentaire. Or tous les constats scientifiques s’accordent à dire qu’on en consomme trop, en particulier la viande rouge, qui contient beaucoup d’acides gras insaturés, ces « mauvaises graisses » qui favorisent notamment l’apparition de maladies cardio-vasculaires. On peut facilement compenser l’apport nutritif de la viande avec les légumineuses. Elles étaient un peu tombées en désuétude mais reviennent en grâce, et on trouve plein de recettes pour les cuisiner agréablement.
Quels sont les critères les plus valables à vos yeux pour une consommation alimentaire respectueuse de l’environnement et comment les vérifier ?
X. L. : Là encore, ce qui marche le mieux, c’est d’acheter local et de saison. On ne devrait pas acheter de tomates et de fraises en plein hiver. Et puis, il y a le label bio : on peut faire confi ance à son cahier des charges : ses règles pourraient même être jugées trop strictes. Pour bien le comprendre, il faut se souvenir qu’il labellise la performance environnementale et non sanitaire – on a parfois tendance à faire la confusion. Enfin, éviter le suremballage et acheter en vrac limitent aussi l’impact de notre consommation sur l’environnement.
Comment s’assurer que les produits alimentaires achetés respectent des conditions sociales dignes pour ceux qui les produisent ?
X. L. : On peut se fier à certains logos comme Max Havelaar, Fairtrade et Ethic : ces labels du commerce équitable sont plus fiables que les labels d’entreprise, dont le cahier des charges est peut-être très bon mais n’est pas soumis à un contrôle externe. Le meilleur moyen d’assurer de bonnes conditions de travail au producteur est encore de consommer local : en plus d’aider les agriculteurs français qui sont en grande difficulté, il permet de tisser du lien social et de créer des réseaux lorsqu’on se fournit en vente directe ou au marché. Cela marche très bien à la campagne : je suis cependant plus dubitatif dans les grandes villes où les produits du marché viennent souvent en grande partie de Rungis.
Propos recueillis par Sophie Le Pivain.
La CNAFC, association de consommateurs
La Confédération nationale des Associations Familiales Catholiques (CNAFC) est l’une des 16 associations de défense des consommateurs reconnues par la DGCCRF (la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes). Grâce à cet agrément, la CNAFC vient en aide à tous les particuliers qui rencontrent des difficultés d’ordre commercial avec des entreprises. Ainsi, en cas de litige, toute personne, même non adhérente aux AFC, peut contacter l’une des nombreuses antennes consommation disséminées dans toute la France.