08/12/2020

Face à la pornographie

La pornographie touche de plus en plus d’enfants de plus en plus jeunes et n’est pas sans conséquences sur eux.

Soyons alertés de la menace que fait peser la pornographie sur nos enfants. Le mot « pornographie » désigne la représentation de scènes d’ordre sexuel, souvent choquantes et où s’expriment la violence et des rapports de domination.

Il faut être conscient que la pornographie touche de plus en plus d’enfants de plus en plus jeunes. Cette réalité est dû notamment à l’accès facilité aux réseaux internet via les smartphones et ordinateurs. Mais l’accès à ces derniers de plus en plus ouvert à tous est aussi en cause. Les blocages de sites indésirables ne sont pas toujours activés et peuvent être contournés.

Quelques statistiques

  • Un enfant a en moyenne 11 ans lorsqu’il est exposé pour la première fois à du contenu pornographique en ligne.
  • 80% des jeunes de 14 ans ont vu des images pornographiques.
  • 70% des jeunes hommes de 15 à 20 ans surfent sur le porno et 35% des jeunes femmes.
  • 55% des spams sont à caractère pornographique.
  • A 15 ans, 55% des jeunes ont déjà vu un film X.
  • Dans une enquête BFM TV d’octobre 2017 auprès de 706 utilisateurs : 10% des visiteurs ont moins de 10 ans et ils représentent 22% des « réguliers », 36% ont entre 10 et 14 ans, 42% entre 15 et18 ans.

Faits et conséquences

Aucun milieu social n’est à l’abri. Même si vos enfants n’ont pas de smartphone, certains de leurs amis en ont et leur feront partager leurs découvertes

Il faut savoir que la pornographie est une addiction dont il est difficile de se libérer. Elle présente une conception faussée de l’amour qui reste dans le subconscient des personnes qui regardent ces images. La pornographie favorise des attitudes de violence et de mépris vis-à-vis du corps qui risquent de ressurgir à l’âge adulte.

La pornographie a également des conséquences sur les yeux, le cœur et l’intellect de l’enfant qui sont abîmés par les images pornographiques ou des images extrêmement violentes. Le cerveau n’ayant pas fini de se construire jusqu’à 20 ans est très malléable. Il n’a pas acquis tous ses réflexes de défense, ni un esprit critique mature ; il est perméable et très vulnérable.

Des médecins alertent sur le fait que la vision régulière d’images pornographiques a des conséquences négatives sur le développement psychique et mental de l’enfant. Notamment en portant atteinte à sa capacité à gérer ses pulsions et émotions. C’est une régression de ses capacités cérébrales qui peuvent le mener à prendre des décisions compulsives et inadaptées à l’âge adulte.

Être vigilant et réagir

Il convient d’être vigilant et de réagir.

  • Le dialogue

Nous pouvons dialoguer régulièrement avec nos enfants sur ce qu’est l’amour et sur les images qui ont pu les choquer. Parler également de ce qu’est la pornographie. Ils y seront de fait confrontés un jour ou l’autre sans même le rechercher. Mettons en place un dialogue sans jugement mais avec le souci d’éveiller leur conscience.

Parler avec son enfant de sexualité protège de la pornographie, c’est le rôle des parents premiers et principaux éducateurs pour ce sujet aussi, eux qui l’ont mis au monde.

  • Témoigner de la vérité

L’enfant très jeune comprend ce qu’est l’amour véritable si on le lui explique et si, chez lui, il est témoin d’une belle tendresse partagée entre ses parents. Avec des mots adaptés, il faut le dire et cela vient rejoindre la vérité qu’il porte au fond de son cœur, ce profond désir d’amour. Mais cela doit être exprimé. C’est pour cela qu’il ne fait aucune difficulté pour y adhérer, c’est la parole des parents et ce bien est pour lui.

  • Donner l’exemple

Prêchons par l’exemple: n’entrons pas nous-mêmes dans ces pratiques. Les enfants sentent si l’adulte n’est pas clair sur ces sujets et on risque de perdre toute crédibilité.

  • En parler tôt

Il vaut mieux parler plutôt « trop » tôt, que trop tard. A 9 ans, vous devez avoir parlé de ces sujets avec votre enfant. De préférence, la mère avec la fille et le père avec le garçon.

Il existe des moyens de vous aider. Par exemple, les Cyclo-Shows XY, les formations du CLER, les publications de la CNAFC (brochures et websérie), le programme Grandir et Aimer de la CNAFC et bien d’autres…

  • Être ferme

N’ayons pas peur d’être ringards en parlant de l’amour et de ses dérives et en étant fermes sur les conditions d’utilisation des écrans. C’’est un droit et un devoir des parents d’exercer leur autorité dans ces domaines.

  • A l’école

En lien avec les associations de parents d’élèves, soyons vigilants sur l’utilisation des écrans dans le cadre scolaire, surtout quand ils sont mis à dispositions par les établissements.

  • Maitriser les écrans

– Règles des 3, 6, 9, 12, 17 :  pas de TV avant 3 ans ; pas de console jeux avant 6 ans ; internet accompagné à partir de 9 ans ; pas internet seul avant 12 ans ; pas d’ordinateur dans la chambre avant 17 ans (ce sont des minimas !)

– Limiter l’accès à ces outils. Pas d’écran dans les chambres. Pas de portable dans les chambres

– Fixer des règles et des moments et des lieux d’utilisation

– Retarder au maximum, dans la période de l’adolescence, le fait de posséder son propre téléphone portable

– Installer l’ordinateur dans un lieu public où on est vu de tous

– Installation de contrôles parentaux et codes d’accès sur tous les écrans y compris tablettes et téléphones personnels

– Donner de préférence aux adolescents un téléphone à touches plutôt qu’un smartphone

– Vérifier les historiques des connexions internet régulièrement

  • Se faire aider

Demandez conseil si vous êtes en difficulté : parrains, marraines, prêtres ou religieux, amis de confiance… Vos AFC locales peuvent aussi vous conseiller. Des conférences sont parfois organisées sur ces sujets.

Dans les cas d’addiction avérée, on peut envisager une psychothérapie.

Voir aussi les Chantiers-Education et les ressources citées ci-dessus.

 

Quelques liens à consulter :

  • EN SORTIR : Site de bon conseil en particulier en ce qui concerne les systèmes de contrôle d’accès aux écrans.
  • Libre pour aimer : Conseils et soutien pour sortir de la pornographie.

Quelques livres :

  • Jacques Henno et « les 90 questions que tous les parents se posent »
  • Anne de Labouret – « parlez du porno à vos enfants avant qu’internet ne le fasse »
  • Marie Alix Leroy – « Protégeons nos enfants des écrans »

P. Barbet

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