14/06/2022

Tchats en ligne : le revers de la médaille pour les enfants

Des tchats pornographiques déguisés qui font fureur chez les adolescents : Omegle, Bazoocam, Chatroulette, etc.

Des plateformes facilement accessibles

Depuis le confinement de 2020, il est de bon ton de pratiquer au maximum la distanciation sociale et de s’inscrire sur des tchats où il est possible de parler à de nouvelles personnes afin de faire de nouvelles rencontres.  Une idée facile et attirante pour les ados qui ont souffert de ce manque de sociabilisation… C’est officiellement ce que propose le site Omegle : Talk to strangers, créé en 2009, accessible depuis smartphones et ordinateurs et qui compte environ 1 million de visiteurs par mois en France.

Ce site, extrêmement dangereux sous couvert de simples conversations, cache en fait la possibilité pour les enfants de se trouver très vite confrontés à des images pornographiques voire à des pédocriminels. En effet, pas besoin de créer un compte pour accéder immédiatement au tchat. Seule contrainte qui n’en est pas une en réalité, l’utilisateur doit confirmer avoir plus de 13 ans, sans qu’aucun contrôle n’existe derrière. Bien évidemment, le créateur de ce site américain, à qui le problème a été signalé, renvoie la balle aux parents qui sont responsables de leurs enfants.

Des conversations orientées

Une fois son âge confirmé, le visiteur est mis en relation instantanément avec un inconnu, dont il ignore tout (nom, localisation, âge, etc.). Très vite, la conversation s’oriente. Plusieurs parents qui ont tenté l’expérience ont très vite reçu des invitations à activer leur caméra, à « nuder » (comprendre se filmer nu, cf. capture d’écran). Si l’on essaye d’élever le niveau, en proposant des filtres comme littérature, sciences, mathématiques, étonnamment, rien ne sort. Le site est très clairement à caractère sexuel, d’autant qu’il suffit d’un clic pour qu’Omegle  renvoie vers des sites d’adultes.

Outre le danger de conversations dégradantes et d’une grande agressivité visuelle pour les enfants, les différentes associations (e-Enfance, l’Observatoire de la parentalité et l’éducation numérique, Kool Mag, etc.) qui se sont penchées sur ces sites dénaturés ont toutes alerté sur la pédocriminalité qui se cache derrière. De nombreux comportements relevant de l’exhibitionnisme, de la masturbation, de la pédophilie ont été mis en évidence.

En parler, se former

Les enfants et jeunes gens qui ont été confrontés à de telles situations sur ce type de sites osent rarement en parler et préfèrent cacher leur honte ou leur mal-être plutôt que d’en parler autour d’eux pour en dénoncer les dangers ou porter plainte, ce qui serait pourtant efficace pour en diminuer l’impact.

Actuellement, la justice française est sur le point de se saisir de cette affaire qui lui a été signalée suite à une enquête dénonçant l’exposition des jeunes utilisateurs à des comportements sexuels.

Le rôle des parents :

  • garder à tout prix la communication avec son enfant et le prévenir de ce qui l’attend sur ce type de sites,
  • se tenir informé sur les sites dégradants auxquels les enfants peuvent être confrontés,
  • signaler ces sites autour de soi (réseaux sociaux, bouche à oreille, AFC, etc.),
  • oser saisir les instances qui existent si l’on est confronté à la situation (les amendes étant élevées et à caractère individuel, cela aura forcément des conséquences sur les créateurs des sites),
  • ne pas rester seul face à de telles situations.

Les Chantiers-Éducation proposent notamment des formations d’initiation à l’écoute active, que tout parent inscrit dans un chantier peut suivre.

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