Quand nos enfants ne sont plus des enfants

Quand les enfants grandissent, la parentalité s’exprime différemment. Les Chantiers-Éducation peuvent aussi accompagner cette période faite de joies, d’accomplissements et de bouleversements.

« Quand nos enfants grandissent, on les accompagne plus qu’on les éduque », remarque Agnès de Bury, maman et référente Ille-et-Vilaine des Chantiers-Éducation, dont les trois aînés de 25, 23 et 20 ans ont quitté le nid familial. « On ouvre un autre volet de notre relation avec eux. Cela se fait assez naturellement, puisque nous ne vivons plus ensemble au quotidien, mais cela demande un certain lâcher-prise », témoigne-t-elle.

Trouver la juste distance

Béatrice Prabonnaud, elle aussi référente des Chantiers-Éducation en Loire-Atlantique, a vécu cette expérience de détachement, puisque cinq de ses sept enfants sont aujourd’hui autonomes : « Bien sûr, on se sent toujours parents, mais il nous faut reconnaître à nos enfants  cette liberté de vivre comme ils l’envisagent, en trouvant la juste distance ». Celle-ci se défi nit au cas par cas, puisque chaque enfant est différent : « C’est forcément plus facile avec ceux qui sont plus demandeurs de notre présence qu’avec ceux qui marquent fort leur indépendance ». S’il est plus simple de s’effacer quant à la façon de se nourrir ou aux horaires de lever, puisqu’on ne mène plus une vie commune, il est parfois plus dur d’admettre les choix de ses enfants sur de grandes questions, telles que la pratique religieuse ou la manière de vivre. Pour Béatrice, cette période est d’autant plus déstabilisante qu’elle est mère au foyer : « Depuis trois ans, mes enfants sont partis, presque tous ensemble : il me faut apprendre à me faire plus petite, à les laisser prendre leur chemin sans les envahir. Pour moi, cela passe par une réorganisation de ma vie ».

Abandonner nos enfants à Dieu

Peu à peu, une nouvelle modalité de la relation parents-enfants prend forme. Sur de nombreuses questions, Agnès remarque qu’elle a désormais un rapport d’adulte à adulte avec ses grands enfants : « l’autre jour, j’ai partagé avec ma fille de 25 ans mes préoccupations au sujet de la vente de notre maison ». Et elle s’est réjouie que sa fille lui demande quelles seraient dorénavant les possibilités de se retrouver tous ensemble : « Désormais, les attentes de chacun sont à prendre en compte de manière égale ». Dans ses nouveaux rapports avec ses grands enfants, Béatrice cherche toujours à leur manifester son amour, en évitant de donner des conseils. « En tant que parents chrétiens, nous avons la chance de pouvoir prier pour nos enfants et les abandonner à Dieu ».

Les Chantiers-Éducation ne perdent pas leur raison d’être quand les enfants quittent le nid, assurent ces deux mamans. Celui dont fait partie Agnès ne s’est jamais dissous, se transformant en un Chantier pour parents d’étudiants : « Nous évoquons des sujets comme l’accompagnement de la vie affective de nos enfants, l’organisation des vacances, l’équité entre nos enfants… La bienveillance, le respect et la réciprocité et la richesse des échanges sont toujours aussi précieux ! »