02/09/2024

Petit dernier : chouchouté ou délaissé ?

Difficile d’échapper aux idées préconçues sur les petits derniers de nos familles. Des étiquettes dont il faut se méfier, mais qui peuvent nous faire réfléchir sur cette place particulière.

« C’est bien un petit dernier ! » entend-on parfois. Cette remarque lourde de sens traduit l’impression largement répandue que la place dans sa fratrie conditionne un enfant.

 

Des aînés parfois jaloux

Les caprices seraient-ils alors le privilège des petits derniers habitués à ce qu’on leur cède tout ? C’est du moins ainsi que le voient les aînés, parfois jaloux de ce petit dernier de famille, et ce, que la fratrie compte deux ou huit enfants. Peut-être la réalité est-elle un peu plus subtile…

Selon les spécialistes de l’enfance, les caprices sont bien sûr en partie l’expression de la personnalité de l’enfant. Nous aussi, parents, l’observons : « celui-ci était plus capricieux, celui-là ne réclamait jamais rien… ».

Mais l’on constate aussi que le dernier arrivé, surtout s’il est le quatrième ou le cinquième, doit souvent « suivre le rythme ». Les parents débordés par les devoirs, les bains ou la préparation du repas imaginent très vite des astuces pour que le dernier-né apprenne à boire son biberon seul, à coup de coussins empilés et autres astuces inventives autant qu’efficaces.

Ils s’extasient moins sur le énième dessin de petits bonshommes ou de dinosaures, alors même qu’ils affichaient si fièrement sur le frigidaire familial les chefs d’œuvre de leurs aînés.

De ce fait, le petit dernier a parfois l’impression de devoir vérifier qu’ils compte aux yeux de ses parents, et recherche leur attention pour qu’on s’occupe de lui. A coups de caprices, mais aussi en endossant le rôle de pitre ou de rebelle.

 

La dernière occasion de pouponner

A l’inverse, certains psychologues expliquent que le dernier est celui qui met fin à la fécondité du couple de ses parents, focalisant sur lui toute la tendresse parentale pour ce tout petit que l’on protège, que l’on ne veut pas voir grandir.

Voilà pourquoi le petit dernier peut aussi bien être délaissé que chouchouté par des parents qui voient en lui leur dernière occasion de pouponner ! S’il est bon d’être attentif à ces aspects, les parents gagneront aussi à réfléchir à la relation qu’eux-mêmes entretiennent avec leurs enfants.

La place qu’ils occupaient dans leur fratrie joue en effet parfois sur la manière dont ils les perçoivent. On dit ainsi que se créent parfois des liens privilégiés entre l’enfant du même rang que le parent, mais on constate aussi que des échos peuvent se rencontrer, y compris négatifs, avec tel enfant qui nous rappelle le rang équivalent dans notre fratrie d’origine.

Autant de paramètres qui ne suffiront jamais à percer le mystère d’un enfant, mais qui peuvent nous aider à mieux l’accompagner. 

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