Vidéo – Retour sur les États généraux de la natalité

Un événement européen

Le jeudi 20 octobre 2022, dans le cadre prestigieux du Collège des Bernardins, à Paris, se sont tenus les États généraux de la natalité, organisé par les Associations Familiales Catholiques (AFC) et de la Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe (FAFCE). Cet événement a remporté un beau succès et plus de cent personnes, venues de toute l’Europe, étaient réunies pour assister aux exposés et tables rondes. Démographes, responsables politiques et associatifs, représentants de la société civile, ont pu apporter leur éclairage sur la situation démographique de leur pays et proposer des solutions pour dynamiser la natalité. [ voir les interventions ]

Introduction

Si la France a longtemps maintenu un taux de fécondité à la hauteur du seuil de renouvellement des générations alors que l’Europe entrait dans un hiver démographique, ce sont maintenant tous les pays européens, France comprise, qui connaissent une baisse préoccupante de leur natalité.

Alors qu’il augmentait régulièrement depuis le début des années 1990, l’indice conjoncturel de fécondité (ICF) en France s’est stabilisé à partir de 2008, et chute de façon continue depuis 2013 (1,84 en 2021) [1]. Il est remarquable de constater que dans le même temps, l’évolution du niveau de vie médian des ménages suit la même courbe [2], avec une croissance régulière jusqu’en 2008 puis une stabilisation.

On ne peut que faire le rapprochement avec l’évolution de l’approche gouvernementale de la politique familiale sur la même période. La croissance coïncide avec la grande époque de la Conférence Nationale de la Famille, qui rassemblait chaque année toutes les parties prenantes et définissait les orientations à prendre. En 2008, la CNF a été remplacée par un petit groupe d’experts, le Haut Conseil pour la Famille (HCF, devenu HCFEA en 2016 quand on y a ajouté l’enfance et l’âge), ce qui correspond à la stabilisation. Avec les grands coups de rabot de la politique familiale des années 2010 à 2013 démarre la chute que l’on connaît (plafonnement du quotient familial, mise sous condition de ressources des allocations familiales, suppression définitive de la demi-part des veufs et veuves, etc.).

Sans parler de causalité, il est impossible de ne pas constater de corrélation entre les mauvaises décisions de politique familiale et l’évolution de l’ICF, et même du revenu des ménages. La politique familiale est soudain vue comme une dépense au lieu d’un investissement, et par souci d’économie on la transforme en politique sociale au détriment des familles.

Or cette dégradation de nos indices démographique en Europe est au cœur des choix politiques déterminants autour des questions d’immigration, d’économie à travers l’investissement pour les générations futures et la consommation, du pacte social à travers la solidarité intergénérationnelle etc. Le sentiment de confiance dans l’avenir des européens est entamé.

Mais depuis 10 ans, le désir d’enfant reste aussi élevé (2,39 par personne [3]). Une famille sur deux aurait donc un enfant de plus si chacun avait la capacité d’accueillir le nombre d’enfants qu’il souhaite.

Quelles politiques publiques peuvent réduire le déséquilibre intergénérationnel européen ?

Comment soutenir les familles européennes dans leur désir d’enfant ?

Ces Etats Généraux de la Natalité avaient pour but de sensibiliser décideurs politiques, démographes, philosophes, entrepreneurs, représentants de la société civile etc. pour porter un diagnostic sur l’hiver démographique et proposer des solutions pour l’avenir de notre continent.

Les interventions en vidéo

[1] Source : Insee, estimations de population et statistiques de l’état civil.

[2] Source: INSEE-DGI, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux rétropolées de 1996 à 2004; INSEE-DGFiP-CNAF-CNAV-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux de 2005 à 2017

[3] Etude « Désir d’enfant » de Kantar pour l’UNAF, Nov. 2020