14/03/2022

De jeunes électeurs en quête de sens

Comment les jeunes perçoivent-ils leur responsabilité politique, et comment les aider à éclairer leur conscience ? Éléments de réponse avec les AFC Jeunes.

La politique trop corrompue

« Je pense que les jeunes estiment que les politiques ne les considèrent pas assez », déclare Pauline, même s’il « existe heureusement plein de jeunes engagés de près ou de loin dans la vie politique ». Domitille, elle, trouve qu’« une grande partie » de sa génération « ne pense pas que le vote puisse changer quelque chose à la société dans laquelle ils vivent, car la politique semble trop corrompue ». Quant à Clément, autour de lui, « beaucoup de jeunes se sont intéressés à la politique avec la candidature de Zemmour car il a un discours très différent de celui des autres candidats ». Ces trois jeunes se déclarent, eux, concernés par l’élection présidentielle et la défense du bien commun. Et pour cause, ils font partie des AFC Jeunes, le parcours de rencontres et de visioconférences tout récemment lancé pour « proposer aux jeunes de 18 à 25 ans de réfléchir sur trois grands thèmes : l’anthropologie, l’écologie intégrale, l’engagement dans la société ».

Cependant, force est de constater que les élites politiques font l’objet d’un « discrédit très largement partagé » au sein de cette génération, constate Bénédicte Bretéché, responsable du parcours AFC Jeunes et maman de jeunes des âges concernés : « C’est un électorat extrêmement volatil qui n’ira voter que si toutes les conditions sont réunies, entre autres, le fait d’être présent pour voter, car le simple fait de voter par procuration leur paraît trop lourd ». Selon elle, la jeune génération, s’informe beaucoup sur les réseaux sociaux, « qui sont de l’info de l’instant et souvent uniquement orientée selon leurs propres intérêts, mais la famille reste un lieu d’influence pour eux, même s’ils ont plus tendance à s’en détacher que les générations précédentes ».

Des symboles forts

Aux parents qui voudraient aider leurs jeunes à réfléchir, elle conseille « d’encourager le dialogue, la discussion et le débat, de montrer comment une élection influence la vie quotidienne, en donnant des exemples concrets tirés de sa vie familiale, professionnelle ». Même s’il est « compliqué de leur faire prendre conscience que chacun de nous est responsable de l’avenir de notre nation, dans notre société individualisée et relativiste ».  heureusement, quelques symboles aident : « lorsqu’un jeune vient d’avoir 18 ans et qu’il peut voter pour la première fois, cela lui montre que son acte civique est pris en compte très concrètement. Il reçoit sa carte électorale et, le jour du vote, il est seul à choisir même s’il en a discuté avant en famille, entre amis, à l’université. Quand il entend : “a voté” et signe le registre, c’est souvent un moment fort. Par ce geste, l’État reconnaît son appartenance et son engagement dans la vie de la nation. »

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