La famille, premier lieu de la transmission
La société connaît une crise de la transmission aux nouvelles générations, dans le domaine de la foi, de l’histoire familiale ou encore de la culture. Plusieurs personnalités l’ont souligné au cours de ces dernières décennies : Mgr Lustiger, François-Xavier Bellamy dans son livre Les Déshérités ou l’urgence de transmettre, et plus récemment François-Xavier Clément dans L’Éducation intégrale.
La famille est en effet le premier lieu d’apprentissage de la vie sociale et la première communauté de l’enfant. Elle a donc une mission essentielle. La transmission, qui demande du temps et du calme, y trouve son premier terreau, avant même l’école et la société, à une époque où priment l’immédiateté et la capacité à être connecté.
Que transmettre ?
Pour les familles chrétiennes, la foi est essentielle. Elle passe par le témoignage des parents, la découverte de l’histoire sainte ou la prière familiale. La culture suit : en premier lieu la culture familiale, car toute famille a ses traditions, même si elles sont toutes simples et si cette mémoire ne remonte pas très loin dans le passé. S’il n’existe pas de tradition familiale, il n’est jamais trop tard pour commencer à en créer une !
Découvrir l’origine connue de la famille, rencontrer et échanger avec les grands-parents, les oncles et tantes sont des expériences essentielles et marquantes qui constituent un trésor pour les jeunes. Il y a aussi les temps forts où la famille se retrouve : grandes fêtes, anniversaires, événements familiaux, vacances. Cette histoire familiale offre un socle à l’enfant pour enraciner sa propre construction.
Un lieu historique, un film, un livre pour une culture commune
Il y a aussi l’environnement culturel le plus proche, que ce soit dans le quartier ou pendant les vacances. De manière plus précise, les lieux historiques, les musées, les sites remarquables à visiter sont autant d’espaces de mémoire. Échanger sur un film vu en famille ou sur un livre qui a marqué, ou encore revoir les photos de famille sont aussi des occasions de transmettre une culture commune. Il faut savoir prendre le temps de vivre tout cela en famille et de le partager. C’est ainsi que les enfants trouveront leur identité et leurs racines, ce qui leur permettra d’affronter le monde extérieur et de ne pas vivre superficiellement. Il est nécessaire d’avoir vécu ensemble de belles découvertes et de savoir en faire mémoire.
Les paroles ne suffisent pas. Sans se laisser piéger par les écrans et les contraintes de la vie professionnelle, il faut prendre du temps pour découvrir ensemble l’environnement culturel et relire les temps forts de la vie familiale, ceux de l’histoire nationale et ecclésiale, qui contribuent à façonner l’identité.