Yvelines : un service de soutien à la conjugalité
Quelle est la volonté de la CNAFC pour peser dans le domaine de la conjugalité vis-à-vis des pouvoirs publics ?
S.B. : Ce secteur était un peu un angle mort de la confédération ; or, il est vital pour la santé et le développement des familles. C’est ainsi que nous avons constitué une équipe d’experts avec un prêtre, une psychologue, un médecin, une philosophe, une conseillère conjugale, ainsi que mon épouse et moi-même qui préparons des couples au mariage. Nous nous réunissons tous les trimestres avec deux objectifs : lutter contre la précarisation ou l’affaiblissement du couple dans notre société et offrir des services à nos 22 000 familles adhérentes pour conforter la conjugalité en leur sein.
Quelles actions préparez-vous ?
S.B. : Nous préparons un colloque qui se tiendra à l’Assemblée nationale en octobre 2024, juste avant le débat sur le budget de la Sécurité sociale. Il vise en premier lieu à sensibiliser nos députés à la nécessité de traiter les conséquences négatives de la dé-conjugalité en France. Il permettra aussi à tous les acteurs qui travaillent sur cette question de se réunir et de se coordonner. Aujourd’hui, le taux de divortialité – qui calcule la propension d’une population au divorce – est de 45 %, 250 000 personnes divorcent chaque année, dont la moitié ont moins de 10 ans de mariage et 3,4 millions d’enfants vivent dans des familles monoparentales. Au-delà des souffrances engendrées, les séparations ou l’isolement d’un parent sont souvent synonymes d’appauvrissement. Sur le plan économique, cette question a aussi des répercussions. On construit chaque année plus de 90000 logements supplémentaires, ce qui en plus n’est pas très bon pour l’écologie ! Notre démarche ne se situe pas sur un plan moral, ce qui ne serait absolument pas audible. Elle veut alerter sur ce coût économique, social et psychologique du divorce.
Quelles sont les politiques que la CNAFC appelle de ses vœux ?
S.B. : Nous misons beaucoup sur la prévention. C’est pourquoi nous appelons les pouvoirs publics à soutenir le conseil conjugal en renforçant le diplôme et en le remboursant. De la même manière qu’on va voir un médecin quand on a de la fièvre, les couples devraient pouvoir consulter un conseiller conjugal quand il est encore temps ; la mairie de Viroflay (78) par exemple a embauché un psychologue à temps plein pour s’occuper gratuitement des problèmes des couples. Parmi les autres mesures, nous inviterons les élus locaux à généraliser la préparation au mariage civil. Enfin, il est évident que la lutte contre l’exposition des mineurs à la pornographie et l’interdiction de la promotion de l’infidélité dans l’espace public sont aussi des manières de promouvoir l’amour durable, puisqu’elles combattent ce qui nuit à une vraie image de l’amour.