Congé paternité : un jeune père témoigne

Quand un nourrisson arrive dans le foyer, il est la source d’une douce tempête. Celle du changement des habitudes du couple, de son organisation et de la fatigue des parents. Alors oui, pendant longtemps, le père repartait illico au travail et la mère prenait son nouveau rôle à bras le cœur, dans l’inconnu total, vivant seule cette douce tempête qui reste malgré tout une tempête. C’est une période où le risque de dépression est accru chez la mère (dépression du post-partum). Cette tempête, si elle est traversée seule, peut devenir un cauchemar.
La seule solution qui permette de rester dans une tempête douce et de ne pas sombrer dans le cauchemar, c’est d’être aidée. Et aidé par son mari c’est le mieux !
J’ai pris mon congé paternité dans son entièreté pour mon premier enfant, et je le ferai pour le second. Je veux vous raconter ici pourquoi.
C’est très simple, je l’ai fait pour mon couple, pour ma femme, pour le petit et pour moi.
Pour moi, car j’ai très vite trouvé ma place de père. Je me suis chargé de toutes les tâches quotidiennes, comme les courses, les repas et le ménage, tout en m’occupant d’une couche ou deux. Pendant ce temps, ma femme qui ne dormait que très peu la nuit s’occupait le plus souvent de notre fils, organisait la maison avec tous les vêtements reçus et se reposait. Nous avons vécu cette douce tempête à un rythme paisible et chaleureux, au cœur de l’hiver.
Raphaël est arrivé dans une maison qui était prête, toujours propre et saine. Un petit nid douillet qui l’attendait, qui n’avait de raison d’être que lui. Cet accueil était très important pour nous, car nous aimons accueillir, recevoir du monde, nous aimons que les invités se sentent bien chez nous. Alors, ce nouveau petit être devait se sentir bien, car il était bien plus qu’un invité !
Ma femme a pu se reposer sur moi pour les tâches chronophages qui auraient empiété sur son repos et son adaptation à notre nouvelle vie. Tout s’est fait dans la douceur. Moi, j’ai pu appréhender mon rôle de père en étant tout simplement au contact de mon enfant.
Aussitôt le mois fini, quand j’ai repris le travail, j’ai été déconnecté de cette douceur en moins d’une semaine. Les courriels, les collègues, les transports, ça aide. On revient dans la vie, certes changé, mais en laissant toute notre raison d’être à la maison. Les premiers jours sont difficiles, puis on s’y fait. Et petit à petit, cette précieuse place acquise pendant le congé paternité prend toute son importance.
Aujourd’hui, j’attends avec impatience de revivre ce moment pour le second qui arrive, parce que devenir père dans une douce tempête, ça n’a pas de prix !
Benoît Hautier