Contrats obsèques : appel à témoignages

L’Unaf (Union nationale des familles) et l’UFC-Que Choisir viennent de lancer un appel à témoignages concernant les contrats obsèques, en particulier ceux à cotisation viagère ou temporaire. Cette initiative, relayée par les AFC, intervient à la suite des travaux menés depuis 2024 au sein du Comité consultatif du secteur financier (CCSF), où les associations de consommateurs se mobilisent ensemble pour défendre les familles. Dans cette démarche, les AFC ont édité un guide sur les funérailles catholiques pour les familles.
Qu’est-ce qu’un contrat obsèques ?
Un contrat obsèques est un produit d’assurance permettant de prévoir et de financer ses funérailles à l’avance. Parmi les contrats proposés, deux attirent l’attention :
- La cotisation viagère : la personne cotise jusqu’à son décès. Le risque est de payer au total bien plus que le capital garanti.
- La cotisation temporaire : la cotisation a lieu pendant une durée définie (par exemple 10, 15 ou 20 ans). Le coût peut sembler plus lisible, mais la couverture reste limitée si le capital garanti est trop faible par rapport aux frais réels d’obsèques.
Ces contrats, censés apporter sérénité, posent en réalité de nombreux problèmes : manque de transparence, frais importants, difficultés d’exécution, ou encore inadéquation entre les montants prévus et le coût réel des obsèques.
Différences entre contrat obsèques et produits d’assurance
Il est essentiel de bien distinguer les contrats obsèques des autres produits d’assurance :
- Assurance vie : il s’agit d’un produit d’épargne et de transmission de patrimoine. Vous versez des cotisations ou des primes qui sont capitalisées. À votre décès (ou à une échéance fixée), le capital ou la rente est versé au bénéficiaire désigné, dans un cadre fiscal avantageux. Les proches peuvent en disposer librement : financer les études des enfants, compléter leurs revenus, ou même payer les obsèques s’ils le souhaitent. Mais l’usage du capital n’est pas limité aux frais funéraires. Contrairement à l’assurance décès, l’épargne constituée vous appartient et vous pouvez la récupérer (en totalité ou en partie) de votre vivant sous forme de rachat.
- Assurance décès : c’est un produit de prévoyance pure. Elle garantit le versement d’un capital ou d’une rente uniquement si l’assuré décède pendant la durée du contrat. Elle sert à protéger financièrement les proches en cas de décès prématuré (rembourser un prêt, compenser une perte de revenus, financer l’éducation des enfants…). La souscription est limitée en âge et peut comporter des exclusions médicales. La plupart des assurances décès sont temporaires (10, 15, 20 ans, ou jusqu’à un âge plafond comme 65 ou 70 ans). Elles sont dites « à fonds perdus » : si le décès n’intervient pas pendant la période couverte, les cotisations ne sont pas récupérées. Exemple : vous souscrivez une assurance décès jusqu’à 65 ans → si vous décédez avant, le capital est versé ; si vous êtes encore en vie à 65 ans, le contrat prend fin sans restitution.
- Contrat obsèques : il s’agit d’une forme particulière d’assurance décès, exclusivement destinée à financer et parfois organiser les funérailles. Le capital est affecté aux héritiers ou à une entreprise de pompes funèbres, avec obligation de l’utiliser pour les frais d’obsèques. Comme pour l’assurance décès, la souscription est limitée en âge, et le contrat peut être à cotisation viagère (on cotise jusqu’au décès, avec le risque de surpayer par rapport au capital garanti) ou à cotisation temporaire (on cotise pendant une durée déterminée, par exemple 10 ou 15 ans). Dans les deux cas, le contrat ne constitue pas une épargne disponible : l’argent ne peut pas être récupéré par l’assuré. Pour aider les familles, l’AGIRA (Association pour la gestion des informations sur le risque en assurance) peut être saisie afin de rechercher l’existence d’un contrat obsèques ou d’une assurance vie au décès d’une personne.
Comment s’y retrouver ?
Ainsi, une règle simple permet de s’y retrouver :
- L’assurance vie relève de l’épargne : on peut récupérer son argent, capitalisé au fil du temps.
- L’assurance décès et le contrat obsèques relèvent de la prévoyance : on cotise pour se protéger contre un risque, sans récupération des cotisations si ce risque ne survient pas.
Cette distinction est essentielle pour que les familles choisissent en toute connaissance de cause le produit qui correspond vraiment à leurs besoins.
Notre action au service des familles
Depuis plusieurs années, la CNAFC est sensibilisée à ce sujet. Ainsi, au sein du Conseil national des opérations funéraires (CNOF), elle a contribué à l’instauration d’un devis obligatoire pour toute prestation funéraire, incluant la recherche de l’existence d’un contrat obsèques et ses modalités d’exécution.
Cette avancée protège les familles contre les pratiques abusives et leur garantit une meilleure information dans des moments souvent difficiles.
Pourquoi vos témoignages sont essentiels
L’appel lancé par l’Unaf et UFC-Que Choisir vise à recueillir, avant le 15 octobre 2025, les expériences des souscripteurs et de leurs proches. Vos témoignages permettront de nourrir un plaidoyer commun en faveur d’une évolution de ces contrats : plus de clarté, plus de protection et plus de justice pour les familles.
En partageant vos expériences, positives ou négatives, vous contribuez à faire bouger les lignes et à renforcer la défense des consommateurs dans un domaine où les familles sont particulièrement vulnérables.
Répondez au questionnaire !
Contact : mperrieau@unaf.fr
La CNAFC, association de consommateurs
La Confédération nationale des Associations Familiales Catholiques (CNAFC) est l’une des 14 associations de défense des consommateurs reconnues par la DGCCRF (la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes). Grâce à cet agrément, la CNAFC vient en aide à tous les particuliers qui rencontrent des difficultés d’ordre commercial avec des entreprises. Ainsi, en cas de litige, toute personne, même non adhérente aux AFC, peut contacter l’une des nombreuses antennes consommation disséminées dans toute la France.