Réaction des AFC à la cérémonie d’ouverture des JO
Photo : Reuters/Pool/Ann Wang
Tribune des AFC
En 2013, l’historien Emmanuel Todd et le démographe Hervé Le Bras employaient l’expression de « catholique zombie »[i] pour qualifier les Français dont les parents sont catholiques mais qui ont, eux, pris leurs distances avec la religion de leur baptême.
S’il existe un catholicisme zombie, il est étonnant, plus de 10 ans plus tard, qu’il serve toujours de référence pour se déterminer, qu’on le soutienne ou, plus souvent, qu’on en fasse la tête-de-turc de la bien pensance dominante. Pour un mort vivant, il donne toujours bien le ton à la petite coterie d’artistes ultra subventionnés qui se croient du génie parce qu’ils sont bien en cour.
Les Associations Familiales Catholiques constatent, elles, que la matrice catholique reste bien vivante et tonique. Preuve est aussi faite qu’elle donne toujours forme à ce qui se pense comme une contre-culture.
La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques a montré autant le génie français, entre le rideau tricolore d’ouverture et l’ultime phrase chantée par Céline Dion : « Dieu réunit ceux qui s’aiment », que la culture avachie qui est distillée à nos concitoyens à longueur de temps. Mais est-ce vraiment une contre-culture ? Une contre-culture est une culture émergeante, affranchie de la culture officielle, voire contestataire des normes en vigueur : est-ce à cela que nous avons assisté ?
Nous avons vu, en fait, une culture ultra conformiste, orthodoxe, collée à la culture officielle, celle qui a pignon sur rue à longueur de gay pride, sans originalité autre que d’être toujours plus transgressive pour choquer le bourgeois. La transgression utilise toujours les mêmes recettes : la mort, le sexe, la religion.
Si, répétons-le, la majorité de cette cérémonie a été grandiose (la Marseillaise chantée par Axelle Saint-Cirel, le pastiche d’Assassin’s Creed, Marie-Jo Perec et Teddy Riner allumant la flamme…), la scène gore de la Conciergerie, l’évocation d’un trouple, la Cène queer et dionysiaque, avaient pour vocation de scandaliser. Vendredi soir, ces transgressions autour de la mort, du sexe et de la religion ont touché 2 milliards de personnes à travers le monde.
Des personnes pour certaines moins sensibles à notre créativité hexagonale qu’au respect des personnes qui a cours dans leur propre culture. Ces transgressions ont aussi offensé des millions de chrétiens à travers le monde. Elles ont encore heurté toutes les familles qui s’étaient regroupées devant leur télévision pour regarder avec leurs enfants la cérémonie d’ouverture.
Sans doute ces pays étrangers, ces chrétiens, ces familles, n’ont-ils pas la même « ouverture d’esprit » que celle de nos créateurs qui s’attachent à reproduire l’étrange, le choquant et le sanguinolant, croyant encore produire des œuvres d’art. Dans les trois scènes mentionnées on a cherché en vain la beauté, l’ébauche d’un questionnement, la rêverie, l’ouverture à l’intériorité… que l’on attend du travail des artistes.
L’artiste doit aussi plaire à son mécène. En République, le mécène est le peuple français, c’est-à-dire les foyers qui contribuent par leur travail et leurs impôts au budget de l’Etat. Il serait bon de s’en souvenir.
[i] Emmanuel Todd et Hervé Le Bras. Le Mystère français. Le seuil. 2013