20/06/2024

Quelle place pour l’Eglise pendant les Jeux olympiques ?

L’Eglise sera présente aux Jeux olympiques de Paris. Pour les AFC, le père Pascal Girard revient sur la mission de l’Eglise pendant les JO.

Le père Pascal Girard est responsable de l’Équipe pastorale du sport de Clermont et membre du groupe de travail « Église et sport » de la Conférence des évêques de France. A travers Holy Games, des animations seront proposées par l’Eglise dans la capitale et les autres villes olympiques.

 

Comment l’Église catholique sera-t-elle présente aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris ?

Elle le sera de plusieurs manières : d’abord au sein du village olympique, puisqu’un lieu est dédié aux services d’aumônerie des différentes religions. Dans Paris, certaines paroisses qui se trouvent près des lieux où se déroulent les épreuves ont aussi été déclarées « paroisses olympiques » : elles proposeront des temps de prière, des messes, des spectacles…

Comme il s’agit d’un événement très particulier, une structure spéciale, Holy Games, a été mise en place. Elle a été lancée dans le diocèse de Paris, mais comprendra aussi des animations dans les différentes villes olympiques : Lyon, Marseille, Saint-Étienne, Lille… Des propositions sont aussi mises en œuvre en
amont de l’événement, comme des routes pour les jeunes ou un album de chansons sur le thème du sport, intitulé Peuple de Champions.

L’Église a-t-elle une parole particulière à porter lors de cet événement ?

Oui et non ! Non, car elle n’est pas là pour se servir des JO, et qu’elle entend d’abord être au service des athlètes, des spectateurs et des touristes qui seront présents. Cependant, là où on parle toujours des
valeurs du sport, quelque chose d’un peu extérieur à la personne, l’Église peut rappeler que le sport appelle chacun à développer les vertus dans toute sa personne.

Dans le sport de haut niveau, on oublie parfois de considérer la personne en entier. On l’accompagne vers la victoire, mais est-ce qu’on pense à l’accompagner pendant la défaite, ou quand elle est blessée ? Dans ce milieu, pousser les limites toujours plus loin amène à se poser la question du sens.

Michael Phelps, champion de natation, l’un des plus grands sportifs du monde, a témoigné qu’il avait pensé au suicide après des périodes olympiques, parce qu’il n’arrivait pas à trouver de sens à sa vie. L’Église veut rappeler que les personnes ne se résument pas à leurs performances sportives.

Au-delà des JO, comment l’Église accompagne-t-elle le monde du sport ?

Elle le fait depuis plus d’un siècle avec les patronages (FSCF). Certains d’entre eux sont à l’origine de grands clubs sportifs comme l’AJ Auxerre. Elle le fait aussi au long cours dans l’enseignement catholique, qui a sa propre fédération sportive éducative, l’UGSEL.

Les Pélé VTT, qui existent aujourd’hui dans presque tous les diocèses, ou le championnat de France de cyclisme du clergé, sont aussi une manière pour l’Église d’être présente dans le monde du sport. Au niveau mondial, l’Église a aussi accru son accompagnement au fil du temps, puisque Jean-Paul II a créé en 2004 une section Église et Sport au Vatican.

Tous les pays ont aujourd’hui une telle structure. C’est une manière pour l’Église de reconnaître que le sport est une activité essentielle dans la vie de notre monde.

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