Fin de vie et soins palliatifs : témoignage d’un médecin
Dr Mignot est médecin de la maison Yvonne-Aimée, USP de la clinique des Augustines à Malestroit (Morbihan).
Qu’est-ce des soins palliatifs ?
Les soins palliatifs sont justement définis par un de ses médecins précurseurs, le Dr Thérèse Vannier, comme « Ce qu’il reste à faire, quand il n’y a plus rien à faire ».
Une unité de soins palliatifs (USP) est un service médical spécialisé dans la prise en charge des douleurs, et des symptômes complexes de fin de vie. Sa vocation est d’accompagner chaque malade atteint d’une maladie grave et incurable, en tant que personne humaine s’inscrivant dans son histoire singulière.
L’accueil de la vie
Le patient est pris en charge de façon globale dans toutes ses dimensions (physique, psychologique, sociale et spirituelle) par une équipe de soins pluridisciplinaire (aide soignantes, infirmières, kinésithérapeute, assistante sociale, psychologue, ergothérapeute, médecin…). La mort est considérée comme un processus naturel : les soins n’ont pas pour but de hâter la survenue du décès, ni de prolonger la vie.
L’USP est un service résolument tourné vers la vie. L’arrivée en soins palliatifs est souvent vécue comme un temps de pause, de retrouvailles avec soi-même pour des patients au lourd vécu médical. La relecture de vie, la quête de sens menée par les personnes malades, nécessitent un entourage médical et paramédical attentif, et des relations familiales apaisées. Le soulagement des souffrances du malade permet d’améliorer la qualité de ses derniers moments de vie. Des espaces (salon, salle à manger…) sont mis à disposition des familles et des patients pour échanger des moments de vie hors d’une chambre d’hôpital.
Accompagnement singulier
L’accompagnement que nous offrons aux familles leur permet d’appréhender au mieux ce temps de la fin de vie avec son lot d’incertitude, de peurs qu’il comporte, mais aussi de joie et d’amour partagés. Les services de soins palliatifs font partie des trop rares services dans lesquelles des bénévoles civils peuvent intervenir pour du bénévolat d’écoute ou d’entraide. Cette porte ouverte aux personnes non soignantes, dans le cadre d’associations (JALMALV, ASP…), est fondamentale comme marque d’intérêt et gage de non-abandon de la société envers ses membres malades.
Chaque accompagnement de personne au sein du service est teinté, comme sa vie, de toute sa complexité et de sa singularité.
Cet article fait partie de notre dossier « Fin de Vie : humaniser le débat » publié alors que le débat sur une révision de la loi Fin de Vie a été ouvert par le Gouvernement . Il est extrait de notre vade-mecum « Accompagner la fin de vie ».
Crédit image : Andrea Piacquadio (Pexels)